Le bourru de ménandre
Théâtre et société dans l'antiquité
Sujet choisi : Le Bourru de Ménandre
Comment est exploité le thème de la misanthropie dans la pièce ?
Le thème de la misanthropie a toujours intrigué les auteurs de théâtre, et cela peu importe l'époque. Du Bourru au Misanthrope de Molière, en passant par Timon d'Athènes, les dramaturges se sont souvent penchés sur ce trait de caractère, ce mode de vie, certes assez rare, de l'Homme. Rare, mais misérable lorsqu'il habite l'âme d'un individu. Pourtant, ces trois grands dramaturges qu'ont été Ménandre, Shakespeare et Molière, l'ont traité sous forme de comédie. Ils n'ont pas choisi de garder cette espèce de dimension tragico/pathétique qui fait tout le mystère de la misanthropie. Celle-ci est parfois même vue comme une pathologie, un mal incurable, ce qui rend le côté risible, drôle, encore plus difficile à déceler. Chez Molière, Alceste est appelé « l'atrabilaire amoureux », il s'agit d'un excès de bile, et donc d'une maladie, selon les médecins de l'époque. Cette maladie n'existe-t-elle que dans les songes, dans les mythes et les histoires de bonnes femmes ? Car, rares encore sont ceux qui ont eu la chance, ou en tout cas, l'opportunité de connaître une personne réellement atteinte de misanthropie. Ces personnes sont d'autant plus contradictoires qu'elles sont rares. Une personnalité misanthrope n'est pas seulement « bourrue », bornée, méchante etc. Elle est également complexe et souvent mal comprise. Car il ne faut pas confondre misanthropie avec amour de la solitude ; misanthropie s'associe avec haine des Hommes, et du monde autour duquel s'est construite la société. On pourrait presque parler d'animalité, de régression sociale et humaine, car selon Aristote, l'Homme est un animal politique (politikôn zoôn), et est donc fait naturellement pour intégrer la société. Si un homme choisit de vivre en dehors de celle-ci, c'est qu'il est, toujours selon Aristote, soit supérieur, soit