Le chêne et le roseau
Jean de La Fontaine, au XVIIème, utilise ses fables moralisées pour dénoncer abus et états de la société. Son appartenance au milieu de la nature lui fournit de nombreuses idées - il a été maître de Eaux et Forêts -, et lui permet, avec une facilité étonnante de personnifier animaux et végétaux en vue de les rendre actuels à la société, de refléter les idées.
De plus, son expérience du protectorat de Fouquet, arrêté de force par Louis XIV, lui confère les possibilités d’énoncer et de traiter inlassablement de la "Loi du plus fort", d’où il puise la plus grande partie de ses idées.
Enfin, sa morale constitue un des piliers de ses fables, même quand celle-ci n’est explicitée.
Le caractère très austère de la fable Le chêne et le roseau vient du fait qu’elle ait été écrite dans le 1er livre, sa période de fable égayée n’intervenant qu’après.
Annonce des axes de lecture
La Fontaine nous entretient ici d’une fable à morale implicite.
Le Chêne et le Roseau font office de 2 personnages opposés, le fort face au faible. Mais ici, La Fontaine renverse les rôles et bafoue son dogme au profit d’une fin peu commune à ses vers. Le problème est alors de savoir comment Jean de La Fontaine réussit-il à controverser sa morale habituelle, au profit d’une morale toute opposée.
Pour cela, nous utiliserons trois axes d’étude: la parole du chêne, la parole du roseau puis la morale.
Etude
I. La parole du Chêne
Dès le vers 2, le chêne engage le dialogue. Il y a alors déjà une notion de domination, par l’initiative de la parole.
Nous remarquons une certaine fierté du chêne, avec la quantité, le registre soutenu et les effets de syntaxes. Le chêne possède également le pouvoir, avec les hyperboles et l’usage de la première personne.
Au vers 7 (« Cependant que mon front, au Caucase pareil, »), nous remarquons une métaphore hyperbolique ayant pour but de démontrer la prédominance du chêne. Il est alors, dès ce moment, élément de force et de protection.