Le charisme gaulliste en mai-juin 68
Idée d'aborder pour une fois, les évènements du côté des institutions publiques et autres organismes politiques sectorisés (parti gaulliste, syndicats, SAC). Bien souvent les analyses de ce pouvoir légitime conduisent à conclure sur une usure du pouvoir, une perte de légitimité de De Gaulle notamment, qui s'est réalisée pendant Mai 68. Cette conception réduit le pouvoir politique à un rôle passif, une apathie devant les évènements; or il n'en est rien, les débats sont par exemple légions entre les partisans d'un référendum et ceux de la tenue d'une élection législative, les questions des voyages du premier ministre (en Afghanistan) et du Président (en Roumanie) sont étudiées, enfin des interrogations quand au charisme gaullien émergent.
Ce charisme, Gaïti le place au centre de son étude; tandis qu'elle l'avait déconstruit lors du retour de De Gaulle en 58 en expliquant qu'il devait beaucoup au soutien unilatéral de sa famille politique ainsi qu'à celui des partis d'opposition libérés, grâce à lui, de l'épineuse question de la Guerre d'Algérie; elle précise ici que ces conditions ne sont plus réunies et, en outre, que chacun pense à la succession du général, âgé de 78 ans. Progressivement, l'UDR tente de transféré le label de Gaule au collectif gaullien afin d'en préserver les bienfaits; mais la succession ne s'opère pas sans affront, il existe une scission entre gaulliste de gauche, menés par R.Capitant ou J.Foccart, et pompidoliens proche de Pompidou. La division porte, précise Gaïti, sur la présence physique des deux leaders, presque jamais ensemble sur le territoire français pendant le mois de mai; au niveau des solutions proposées, le référendum pour De Gaulle, la grande manifestation et les élections pour Pompidou.
Cette situation conflictuelle, dont la seule issue pour De Gaulle pourrait être miraculeuse, ne lui permet pas d'opérer sa magie du verbe; sa mise en retrait pouvant en