Le chiffre 5
Dans de nombreuses civilisations, les hommes établissent un lien entre le sel et le Tout-Puissant d’où sa place dans la religion, les traditions, les superstitions et même la sorcellerie.
La symbolique du sel remonte très loin dans l’histoire de l’humanité. Dans la religion chrétienne, le sel évoque le rôle même du Christ ressuscité, vainqueur de la mort. Il y a conjonction entre le sel et la lumière. Dans les principes directeurs de l’ancienne liturgie du sel, ce dernier ne touche ni au divin, ni au sacré. Ici le sel est un " sacramental ". Il a en commun avec un sacrement une efficacité indiscutable. Néanmoins, celle-ci est proportionnelle à l’état de grâce du sujet. De plus, l’église est libre de modifier à son gré les rites qui s’y rapportent. Aussi le sel n’est-il jamais utilisé sans exorcisme privilégié, particulier et répété (exorciso te creatura salis) qu’il s’agisse de la gustation du sel (baptême) ou de la consécration d’une église.
Mais il ne faut pas oublier son caractère maudit. Iahvé change la campagne fertile en pays de sel. Les Romains sèment du sel grenu sur les ruines de Carthage.
Dans un contexte quelque peu différent, il est gage d’hospitalité et d’amitié comme en témoigne, chez divers peuples l’offrande du pain et du sel.
Qu’il s’agisse de gestes cultuels ou culturels, une partie de leur signification échappe à l’analyse. On devine que Dieu a su arracher aux forces du mal une substance qu’il a transmise à ses créatures pour qu’elles en fassent un médium ou un remède. Les hommes de tous les pays, de toutes les conditions et de tous les âges ont besoin de sel et de lumière. Chacun a sa propre saveur, sa propre