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NOKIA - On imagine bien l'atmosphère glaciale régnant lors de négociations pour le rachat d'entreprises. Surtout quand plusieurs milliards de dollars sont en jeu, comme lors de la vente de Nokia à Microsoft, scellée le 3 septembre. Pourtant, le tempérament bouillonnant de Steve Ballmer, patron du géant américain, aurait pu tout faire capoter. Selon une source du New York Times, l'un des plus gros deals de l'année aurait pu échouer à cause... d'une table basse.
Nous sommes à la fin du mois de mai à Londres, lors du week-end du Memorial Day. Les dirigeants de Microsoft et Nokia se sont donné rendez-vous dans les bureaux londoniens de Simpson Thacher, l'un des juristes du fabriquant de Windows. La réunion prévoit de définir les contours de la fusion-acquisition, censée rebattre les cartes du secteur de la téléphonie.
Les deux sociétés buttent encore sur la direction à prendre. Microsoft estime qu'ils pourraient être plus innovants sur le marché, à condition que les produits soient développés par la même entreprise. En effet, Microsoft et Nokia vendent les mêmes téléphones, les Nokia Lumia sous Windows Phone, mais sous des campagnes marketing différentes. Il faut établir un plan efficace à long terme.
Sans accord mutuel, Nokia et Microsoft ont tout à perdre
Les ventes de Nokia sont relativement satisfaisantes dans certaines parties du monde, mais la part de ses smartphones reste dérisoire. Le fabricant finlandais a plus de succès avec les modèles "basiques", distribués dans les pays émergents. Microsoft fait alors pression pour augmenter la part du secteur smartphone. Nokia est face à un dilemme: ne pas renouveler le partenariat avec Microsoft qui s'achève à la fin 2014, risquant de se retrouver isolé. Cette décision sonnerait aussi comme un arrêt de mort pour Windows Phone, sur lequel Microsoft a beaucoup misé.
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