Le civisme
Introduction :
Nécessitant une "conscience politique" qui implique la connaissance de ses droits en tant que citoyen ainsi que de ses devoirs vis-à-vis de la collectivité, le civisme exprime la condition du citoyen respectueux de ses devoirs et des principes collectifs. C’est aussi et surtout l’exercice du respect à l’égard de la République et de ses lois, l'attachement et le dévouement du citoyen pour son pays ou pour la collectivité dans laquelle il vit. Cela s'applique en particulier à l'institution qui représente cette collectivité, à ses conventions et à ses lois. Plus généralement, le civisme est le dévouement pour l'intérêt public, pour la "chose publique".
I. Le civisme par comparaison
1. Civisme et civilité
Afin de déterminer le civisme, il est d'abord nécessaire de le différencier de la civilité. Celle-ci se définit par le respect des règles du "bien-vivre"; elle relève des rapports entre sujets dans la sphère privée. Au contraire, le civisme est le respect et le dévouement à l'égard de la "chose publique". Il relève de la sphère publique. Il est ainsi essentiel de distinguer le civisme de la civilité, sous peine de confondre vertu privée et vertu publique, respect des codes du "savoir-vivre" et conscience politique.
2. Civisme et légalisme
Il est également nécessaire de différencier le civisme du légalisme, et l'incivisme de l'illégalisme. Par exemple, ne pas voter est un acte d'incivisme ("Voter est un droit, c'est aussi un devoir civique"). Cependant, cette faute n'a pas de valeur juridique. Elle n'a pas d'existence dans le code pénal, elle ne constitue pas un délit.
Toutefois, il est plus aisé de dénoncer l'incivisme que de définir le civisme. En effet, celui-ci constitue une pratique "charnière": il ne se réduit pas à la dimension privée et cependant ne se définit pas par le simple respect de la loi. Il engage une éthique et cependant se distingue des "bonnes mœurs". Comment déterminer la positivité de cette conscience