Le classicisme
L’adjectif latin classicus signifie « de première classe », pour un citoyen qui appartient à la classe sociale la plus élevée de la République romaine. Au sens littéraire, les classiciques sont les auteurs de « premier ordre », autrement dit, les modèles. Ce qu’on appelle le classicisme, au XVIIème siècle, est un mouvement littéraire et culturel, qui prône l’imitation des grandes œuvres antiques, considérées comme des références, et qui établit des règles de composition artistique strictes.
Le contexte historique : le « Grand siècle » français.
La période que l’on nomme « classique » recoupe le règne de Louis XIV, soit la seconde moitié du XVIIème siècle. Le Roi Soleil encourage l’effervescence artistique dans tous les domaines et veut concurrencer le baroque italien. Le culte de la perfection antique des « classiques » rejoint donc la volonté de grandeur et de prestige du monarque.
Les valeurs classiques.
Les auteurs et artistes « classiques » ne se nomment pas ainsi. Le terme n’apparait qu’a posteriori, au XIXe siècle. Cependant, leur doctrine est bien réelle, contenue dans un certain nombre de textes fondateurs et d’œuvres emblématiques.
On peut les résumer ainsi :
-le culte des Anciens : Les auteurs antiques sont considérés comme des modèles. Ainsi, c’est dans l’imitation des anciens que les classiques mesurent le talent d’un auteur. La Fontaine (1621-1695) le revendique : « mon imitation n’est point un esclavage/ Je ne prends que l’idée, et les tours, et les lois, / Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois. » La Bruyère (1645-1696), auteur des Caractères, écrit lui aussi : « Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent. »
Cependant, la référence à l’antiquité sera contestée par ceux qui, comme Charles Perrault (1628-1703), estiment que la création doit sans cesse évoluer, progresser. Cette virulente et très