Le conflit israélo-palestinien
Depuis le début de l’offensive israélienne contre Gaza, indûment appelée « Bordure protectrice », les amalgames, les raccourcis et les contre-vérités se sont accumulés. Ni le traitement médiatique ni l’analyse politique n’ont permis de clarifier les événements ou d’élever le débat. Un bref rappel de quelques vérités s’avère donc nécessaire pour prendre la mesure de la gravité des événements en cours. 1. Le conflit israélo-palestinien oppose des camps sans commune mesure
Le conflit israélo-palestinien n’est pas une guerre entre deux puissances comparables. Il s’agit en réalité d’une puissance coloniale, Israël, qui réprime des indigènes, les Palestiniens. On retrouve en effet toutes les caractéristiques du joug colonial avec la colonisation des territoires, le blocus, la disproportion des puissances militaires, la répression indifférenciée des résistances armées et des cibles civiles (femmes, enfants, journalistes, écoles, hôpitaux). La disproportion en termes de puissance économique et médiatique est également patente et parachève l’asymétrie totale de ce conflit qui dure maintenant depuis plus de 60 ans avec la complicité ou l’indifférence à peine voilée de la communauté internationale. En effet, l’Etat d’Israël contrevient régulièrement au droit international et aux droits de l’homme. En 2008 et 2009, l’opération « Plomb Durci » menée par Israël avait ainsi tué près de 1400 Palestiniens dont 758 civils et 13 Israéliens dont la plupart militaires. Le rapport Goldstone commandé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait alors fait état d’actes pouvant constituer des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité. Le déni de cette réalité dérangeante par une partie de la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, et les pressions exercées sur les auteurs de ce rapport ont eu raison de sa valeur pédagogique. Aujourd’hui, avec l’opération « Bordure Protectrice », nous en sommes à plus de la moitié du