Le corps humain
Est-on son propre corps ou a-t-on un droit sur son propre corps ? L’interrogation hante l’homme et en particulier le juriste depuis la nuit des temps. Mais les progrès fulgurants de la médecine depuis une 50 ème année ont renouvelé le débat. L’expérimentation médicale, le don d’organe, les procréations médicalement assistés ou l’étude génétique de la personne ont obligé les organisations internationales comme le législateur interne à intervenir, encadrant le développement de la bioéthique. Des questions aussi fondamentales que pratiques apparaissent, auxquelles le juriste doit répondre, se référant à une disposition spécifique ou puisant dans les principes de droit commun.
Si la thèse de la propriété du corps a encore des défenseurs, elle est très critiquée aujourd’hui car elle va à l’encontre des importantes limites apportées au pouvoir de disposer de son corps. L’opinion dominante tend à considérer le corps humain, ensemble de cellules et d’organes, comme le « substratum de la personne » : « je ne suis pas propriétaire de mon corps, puisque mon corps c’est moi en tant que je suis une personne juridique ». Cette sacralité du corps humain est défendue par différentes religions, en raison de son lien avec la personne : par exemple, l’Eglise catholique enseigne que « le corps de l’homme participe à la dignité de l’image de Dieu ».
Evolution du droit positif français : Fruit d’un long processus d’élaboration initié avec les rapports Braibant (1988), Lenoir (1991), et Mattei (1993) souhaitée par le Comité national d’éthique, une loi du 29 juillet 1994 inclut dans le Code civil, a une place symbolique au sein du livre 1ère, titre 1ère un chapitre 2 intitulé « du respect du corps humain », commençant par un article 16 qui proclame que : « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantie le respect de l’être humain dès le commencement de la vie ». Saisi par des parlementaires et le Président de