Le désir est-il la marque de la misère de l’homme ?
Nous allons nous demander si le désir est la marque de la misère de l’homme. Du latin desiderare («regretter l’absence de»), on a souvent défini le désir comme manque et de par cette définition, il serait impossible au désir de se réaliser, auquel cas il ne serait plus désir. Cela serait le signe de l’impuissance de l’homme qui cherche alors à se débarrasser de ses désirs. Pourtant, n’est-ce pas cela le propre de la faiblesse de l’homme que de renier sa nature en qu’être de désir ? Nous nous demanderons alors comment le bonheur peut-il aller de pair avec le désir ? Nous verrons que le désir se corrèle avec le plaisir et enfin que c’est le désir qui permet d’exister.
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Dans ce premier temps, nous allons voir en quoi le désir peut être considéré comme la marque de la misère de l’homme.
Le désir est par définition insatiable. «Le désir est manque» nous dit Socrate dans Le Banquet écrit par Platon. Partant de là, le désir ne peut se satisfaire puisque il est impossible d’avoir ou d’être ce que nous désirons, nous avons ou sommes simplement ce que nous désirions et non ce que nous désirons. Le manque est souffrance et conduit à la frustration, qui est une des misères de l’homme. Dans L’Être et le Néant, Sartre écrit d’ailleurs que «le désir est lui-même voué à l’échec». En fait, on va de désir en désir, ce qui