Le Debat Sur Les Langues En Suisse
François Grin
Observatoire Économie – Langues – Formation
Faculté de traduction et d’interprétation
Université de Genève
Septembre 2014
© François Grin, Genève, 2014
LE DÉBAT SUR LES LANGUES EN 15 QUESTIONS
Préambule
En cette fin d’été 2014, on lit quantité d’articles de presse et on entend un grand nombre d’interviews, d’émissions et de prises de position sur la question des langues en Suisse. Le thème est revenu à la une avec la décision du parlement thurgovien de reporter à l’école secondaire l’enseignement du français comme
(deuxième) langue étrangère et l’initiative populaire nidwaldienne allant dans le même sens. Et cinq jours après première mise en ligne de ce texte, une initiative similaire a été déposée (le 17 septembre) dans le canton de Lucerne.
La visibilité politique et médiatique de la question des langues est en augmentation régulière depuis plusieurs années, pour toutes sortes de raisons de fond qu’il n’est pas possible de discuter ici. Mais elle donne actuellement lieu à une véritable avalanche d’interventions et d’opinions dans lesquelles il est devenu difficile de se retrouver. Dans ce petit texte, je tente donc de rassembler en quinze points les questions principales qui émergent du débat public, dans le but de proposer au lecteur une vision d’ensemble et de l’aider à y voir plus clair.
Afin de se concentrer sur un petit nombre d’enjeux fondamentaux, ce texte met l’accent sur la position de l’allemand et du français, souvent en contraste avec celle de l’anglais. Toutefois, les principes auxquels il se réfère s’appliquent aussi, mutatis mutandis, à une discussion sur l’italien et le romanche. En outre, on laissera délibérément de côté, pour que le propos reste succinct, les questions qui touchent aux langues de l’immigration.
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LE DÉBAT SUR LES LANGUES EN 15 QUESTIONS
Chacun de ces quinze points est abordé sous forme d’une question. Les quinze questions sont