Après la guerre de Troie, au cours de laquelle Achille a tué Hector, Andromaque, la femme de ce dernier ainsi que son fils Astyannax deviennent prisonniers de Pyrrhus. Or Pyrrhus tombe amoureux d’elle alors qu’il doit en principe épouser Hermione, la fille du roi de Sparte. La scène 8 de l’acte III met en scène Andromaque et Céphise, sa confidente. Andromaque est confrontée à un dilemme : soit elle épouse Pyrrhus, soit son fils doit mourir. Je vais vous exposer les raisons de ce dilemme. Pour cela, je commencerais par évoquer le souvenir de la barbarie de Pyrrhus. Et je continuerais avec le fait qu’Astyannax soit un enfant adoré et qu’Andromaque veut rester fidèle à la mémoire de son époux mort et des siens. Andromaque se souvient de la barbarie de Pyrrhus. En effet, dans la tirade 1, on retrouve le champ lexical du feu « palais brûlant-flamme-étincelantes » et celui de la mort violentes « sang-carnage-cris mourant-étouffés-expirant-ces horreur ». Ces champs lexicaux peignent la barbarie de la prise de Troie par les Grecs. Le portrait de Pyrrhus apparait également dans ce souvenir « yeux étincelants-de sang tout couvert-échauffant le carnage. Pyrrhus est décrit comme un fou déchainé à la tête des barbares grecs. Ce lexique traduit le sentiment d’horreur et de haine qu’inspire Pyrrhus à Andromaque. A cela s’ajoute l’ironie d’Andromaque « voila par quel exploits il sut se couronner ». Racine utilise l’impératif « songe-figure toi- peins toi ». Andromaque s’adresse à Céphise de façon pressante, elle veut qu’elle imagine le tableau qui la hante, pour que Céphise comprenne. Le verbe peindre est un terme pictural en lien avec la scène de la barbarie qui est a jamais gravée dans la mémoire d’Andromaque. L’auteur utilise également des anaphores « songe, songe…/ songe au cis…songe aux cris ». La répétition insiste sur le l’effort d’imagination qu’elle attend de Céphise. Andromaque veut sauver son enfant adoré et rester fidèle à la mémoire de son époux et des siens.