Le discours de la servitude volontaire de la boétie
Ce texte est en un court réquisitoire contre l'absolutisme.
L’absolutisme est un type de régime politique dans lequel le détenteur d'une puissance détient tous les pouvoirs et gouverne sans aucun contrôle. C’est le « pouvoir absolu ».
De La Boétie pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population. Il essaye d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci, le rapport entre la domination et la servitude.
Il recherchait une explication à l’étonnant et tragique succès que connaissent les tyrannies de son époque, dans un pays où le poids du pouvoir monarchique se renforce.
S’écartant de la voie traditionnelle, La Boétie porte son attention non pas sur les tyrans mais sur les sujets privés de leur liberté.
Et il pose une question troublante : comment peut-il se faire que « tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent ? ».
L’originalité de la thèse de La Boétie est contenue tout entière dans l’association paradoxale des termes « servitude » et « volontaire ». Il établit ainsi un modèle de la servitude, des causes de son apparition à celles de son maintien qu’il s’agit d’établir ici.
La Boétie a élaboré une réflexion très originale pour son époque. La virulence du texte (même si cela est atténué par l’emploi d’exemples uniquement tirés de l’Antiquité afin de protéger son auteur), le peu d’occurrence à Dieu dans sa réflexion sur le pouvoir, la notion de désobéissance civile, sont des problématiques qui ne seront reprises que bien après. Comment un homme arrive-t-il à dominer un peuple ?
* Le Malencontre : origine de la dénaturation
La Boétie découvre que la société où le peuple veut servir le tyran est historique et que quelque chose a dû nécessairement se passer, pour que les hommes tombent de la liberté dans la servitude