Le dormeur du val
Nombre de mots [319]
Ce sonnet nous explique l’horreur de la guerre. Rimbaud s’est inspiré de la guerre de 1870 et il nous a dressé un tableau très coloré et vivant qui frappe l’imagination pour en faire ressortir toute l’horreur, sans jamais prononcer le mot « mort ».
Tout d’abord, nous avons l’image d’un paysage très accueillant. Le premier quatrain dégage un décor plein de vie et de gaieté. Par la suite, nous découvrons un jeune soldat dormant, d’une pâleur inquiétante et anormale dans toute cette lumière et cette verdure. Dans le premier tercet, notre inquiétude grandit quant à l’état du soldat ; « Il sourit comme sourirait un enfant malade », « il a froid ». Il ne démontre aucun intérêt au paysage qui l’entoure et le soleil ne le réchauffe pas. Finalement, dans le dernier tercet, notre jeune soldat ne réagit pas aux parfums, sa poitrine ne bouge plus et il a deux trous rouges au côté droit. Nous avons l’explication finale, nous comprenons qu’il est sans vie. À ce moment, nous pouvons faire les liens entre les éléments du poème. La bouche ouverte, la nuque baignant dans le sang, les glaïeuls représentant les fleurs funèbres, il a froid… Nous comprenons qu’il est mort lors de la guerre, il était un soldat, il a été atteint deux fois par balle, s’est vidé de son sang et a été abandonné probablement sur le champ de bataille. Sa tête était nue parce que son casque avait roulé par terre. Tous les éléments du poème se fusionnent et nous pouvons pratiquement y voir la scène.
Rimbaud nous donne une évocation lyrique de ce que la guerre met en péril : le droit de vivre, le droit de jouir de ce que la nature nous offre, la chaleur du soleil, les parfums et le plaisir des sens. Toutes ces images de bonheur que le poème nous propose représentent pour lui des arguments contre la