Le déplaisir
Au premier abord, le déplaisir peut sembler aisément descriptible : il nous apparaît comme une sensation désagréable, un sentiment de mécontentement qui est provoqué par l’insatisfaction d’un besoin, d’une envie.
Mais au-delà de cette considération qui le stigmatise en tant qu’opposé du plaisir, on peut tenter de l’interpréter de manière différente.
On peut partir du Philèbe de Platon, qui nous montre qu’une vie de plaisir exclusif n’est pas viable, elle nous réduirait au rang d’une éponge de mer en jouissance continue. Il y a donc dans la vie des moments qui ne sont pas des moments de plaisir, il y aurait donc peut être dans cette « vie bonne » décrite par Platon des moments d’absence du plaisir, donc aussi de déplaisir.
Quelle fonction dès lors pour le déplaisir ? Comment peut-il être relié avec le plaisir, dont il serait complémentaire ?
Le déplaisir ferait donc partie d’une vie bonne et serait présent dans des moments de non plaisir.
Quelle pourrait être son utilité ?
Le déplaisir nous permet de nous ancrer dans la réalité, dont il serait un marqueur. Tout d’abord, il nous rappelle à notre statut d’humain, par rapport au statut animal.
Effectivement, l’animal ne connaît pas le déplaisir, sa vie est dirigée par l’instinct, autorité mécanique qui dicte son comportement. L’homme n’est pas soumis à cette force contraignante, il est libre, il fait des choix dont il ignore parfois l’issue, or cette issue peut être une situation désagréable qui provoque un sentiment de déplaisir. Par exemple un homme peut décider de goûter quelque chose qu’il ne connaît pas, et qui peut se révéler non comestible et impliquera des conséquences déplaisantes (maladie, mal-être, …). Un animal ne s’aventurera jamais à goûter des choses inconnues, son instinct l’en empêchant.
Ainsi le fait de connaître le déplaisir est une peut servir de distinguer la nature humaine de la nature animale. Au-delà de cet aspect, qui nous permet de différencier