La première interprétation a été diffusée en 1954. Cette chanson a été interprétée par, entre autres, Mouloudji (mai 1954), Boris Vian lui-même, Serge Reggiani, Juliette Gréco, Richard Anthony, Johnny Hallyday, Dan Bigras, Leny Escudero, Dédé Fortin, Joan Baez, Hugues Aufray, Marc Lavoine et Peter, Paul and Mary ainsi que les Sunlights. En 1983, Renaud en fait une adaptation, sous le titre Déserteur. Mais c'est Mouloudji qui fut le premier à la chanter, tous les artistes sollicités s'étant désistés. Mouloudji demande à Boris Vian de modifier certaines paroles, parce qu'il souhaitait un propos plus large. Ainsi, « Monsieur le Président » est remplacé par « Messieurs qu'on nomme grands » ; « ma décision est prise, je m'en vais déserter » est remplacé par « les guerres sont des bêtises, le monde en a assez » etc. De plus, étant non violent, il veut modifier la fin car, il n'imagine pas avoir un fusil, et de plus tirer sur des gendarmes. Et Boris Vian lui aurait répondu « tu fais comme tu veux Moulou, c'est toi qui chantes »[réf. nécessaire]. La chanson, enregistrée le jour même de la défaite de Dien-Bien-Phu, par pur hasard, sera immédiatement interdite de diffusion radio, et interdite de vente. Boris Vian enregistrera plus tard la version « armée » mais c'est la version Mouloudji qui sera apprise par tous les jeunes entre 1954 et 1960-62, transmise par les associations militantes, syndicales, par les spectacles de soutien dont Mouloudji n'était pas avare. Ensuite, Peter, Paul and Mary la chanteront, aux États-Unis, au début de la guerre du Viet-Nam. Chanter Le Déserteur en France , en 1963-64 était beaucoup moins problématique qu'en 1954 (voir à ce sujet la chanson Pauvre Boris de Jean