Le feu
Lorsqu’un profane demande l’entrée du Temple et que son admission ne rencontre pas d’opposition, il est appelé dans un premier temps à subir toutes les épreuves du Rite.
Celle du Cabinet de Réflexion, le fait entrer de plain pied dans un monde étrange, véritable bain d’allégories alchimiques. Puis vient l’heure des épreuves, ponctuant une à une, les trois voyages initiatiques de l’impétrant, qui comme le précise l’instruction, sont destinés à montrer la route qui conduit à la Vérité. Epreuve de l’air, de l’eau et particulièrement celle du Feu dont je me propose ce soir de vous entretenir.
Par son origine, le feu, comme les autres éléments, entre directement dans le monde mythique. Le feu n'a pas été inventé, il est venu de l'extérieur, aussi bien du ciel que du dessous de la terre.
Le feu n’a cessé d’accompagner l’homme dans son évolution, de sa forme la plus élémentaire à la plus complexe.
L’usage du feu se serait développé en quatre étapes, tout d’abord par le
repérage des sources naturelles, les volcans, la foudre.
Dans un second temps, entretenu et gardé précieusement, comme protection contre les prédateurs, comme mode de chauffage et de cuisson. Puis vient le temps de la domestication et de l’utilisation de ce dernier pour la fonte des minerais, la création d’alliage, la cuisson des poteries et autres applications techniques, en un mot la transformation de la matière.
Dans les temps les plus reculés, le feu est supposé avoir été produit selon deux méthodes, la percussion et la friction.
La percussion d’un morceau de silex sur un autre corps dur produit l’étincelle et permet l’embrasement du bois d’allumage.
La friction d’un bois dur sur un bois tendre dans le but d’obtenir une élévation de température, souvent rattachée à une connotation sexuelle.
Gaston Bachelard, consacre sa Psychanalyse du feu à cette expérience érotique de la «chaleur partagée» qu'il dénomme «complexe de Novalis»,et explique que l'amour serait