Le general d gaulle
Pourquoi d'abord lire de Gaulle aujourd'hui ? Sans doute parce qu'il a fait la France de l'après-guerre, et parce que c'est la suite de ce qu'il a fondé que nous n'arrivons pas à trouver.
Après tout, selon Daniel Cohn-Bendit, les deux maux de la France moderne se nomment gaullisme et communisme.
Autant plonger donc à la racine du mal (si mal il y a...), pour chercher un nouveau chemin, et comprendre ce qui s'est joué dans l'histoire nationale pendant cette guerre qui opposa aussi les français entre eux, dans une querelle qui n'est pas entièrement apaisée.
Dès 1940, de Gaulle prétend en effet incarner la légitimité française à travers la France libre, assurant ainsi une continuité institutionnelle. Les pétainistes lui refusent évidemment cette légitimité, mais certains expatriés français non pétainistes, comme Saint John Perse, lui sont aussi opposés sur ce point. Ils préfèrent s'engager, à titre personnel, aux côtés des américains ou des britanniques : pour eux, la France est perdue. Parmi les opposants à de Gaulle, on trouve aussi Jean Monnet lui-même. Il écrit au chef de la France libre :
"Vous avez tort de constituer une organisation qui pourrait apparaître en France comme créée sous la protection de l'Angleterre... Je partage complètement votre volonté d'empêcher la France d'abandonner la lutte, mais ce n'est pas de Londres que peut partir l'effort de résurrection."
De cette ambiguïté, qui a conduit de Gaulle, dès 1940, à incarner la continuité républicaine, nous payons encore le prix : si la République était à Londres, qui était responsable des crimes de Vichy ?
Jacques Chirac a, en grande partie répondu, en reconnaissant la culpabilité du régime vichyssois, mais une part de l'attrait de l'Europe pour les