Le handicap au cinéma
Avec plus de huit millions de spectateurs en trois semaines, « Intouchables » est un véritable succès et se place à en tête du box office français.
Au premier abord, le titre très hollywoodien pourrait faire penser qu’il s’agit d’un film d’action, une de ces superproductions américaines dégoulinantes d’adrénaline et d’effets spéciaux. En réalité, il s’agit d’un film qui traite du handicap. Ici, pas de superpouvoirs ou de voyage dans l’espace, juste deux hommes face à face qui nous donnent une belle leçon d’humanité.
A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, devient paraplégique. Il décide alors d’engager un aide à domicile afin de l’aider au quotidien. Son choix se porte sur un candidat aux antipodes du milieu bourgeois parisien, Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Il vont partager leurs journées, leurs univers et une touchante amitié va naitre de ces échanges. Cette relation aussi drôle qu’inattendue nous amène à porter un autre regard sur le handicap.
« Intouchables » nous montre un aspect inhabituel du handicap, il le rend « visible » d’une manière drôle, c’est là toute la force de ce film.
Jusqu’à présent, aucun réalisateur n’avait réellement osé aborder le sujet de façon légère, comique, presque divertissante. Et pourtant le septième art n’en est pas à son premier coup d’essai, de nombreux films mettant en scène des handicapés sont sortis en salle bien avant « Intouchables ».
Dès l’époque du cinéma muet, les réalisateurs ont introduit le handicap dans leurs scénarios. Charlie Chaplin avait mis en scène une jeune fleuriste aveugle dans son film « City Lights » (1931). L’histoire montre comment Charlot séduit cette jeune femme en se faisant passer pour ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire un riche gentleman. Il profite de sa situation pour lui faire croire ce qu’il veut et elle devient aux yeux de tous un être vulnérable.
Le cinéma de l’entre-deux