L’obsession du temps * Champ lexical du temps avec des divisions temporelles : « la nuit », « le jour », « l’aurore », « le soir », « les heures », « l’année », « moments », « l’éternité » et présence d’adjectifs significatifs : « l’heure fugitive », « nuit éternelle ». On observe la métaphore du temps « l’océan des âges » (21, 35-36) assimilé à l’eau → métaphore filée du temps qui coule. * L’opposition des temps verbaux (passé / présent) : le passé évoque le souvenir, l’expérience vécue (strophes 3 et 4). L’imparfait insiste sur la durée des actions et le passé simple sur le caractère bref et inattendu des moments vécus. Dans notre texte, le présent sert à l’observation générale (présent gnomique : 7, 13) et à la réflexion. À partir du vers 20, présence d’apostrophes et de l’impératif présent. À partir du vers 29, les prières sont remarquables, ainsi que le subjonctif présent dans les trois dernières strophes (au début des vers). Il y a correspondance entre les temps : le présent fait naître le souvenir. * Cette réflexion insiste sur l’impossibilité de l’homme à fixer le temps. Cette dernière est signalée par les invocations au temps : il est capricieux (21-22, 30-31, 37, 41), il est celui qui donne et qui reprend, il a un caractère inlassable, éternel (36). * Le rythme est vif : notamment dans les deux premières strophes, il y a absence de points et très peu de coupes. Les enjambements (3, 4, 7, 8) rallongent les vers. * La fragilité de l’homme est mise en valeur et donne une tonalité élégiaque, lyrique, au poème. Le poète se plaint en apostrophant le temps. Les participes passés, la voix passive (strophe 1) soulignent la passivité et l’impuissance de l’homme face au temps : il est soumis au mouvement du temps. À noter l’exhortation épicurienne du vers 33 qui relève de l’incitation à profiter du jour présent. * Les interro-négatives des vers 41 et 44 soulignent la douleur du poète. * → Lamartine réfléchit dans ce texte sur sa condition