Le libertinage chez dom juan
Don Juan représente, au fil des temps et des réécritures successives de son histoire, le personnage littéraire qui incarne le mieux le libertinage, dans son sens le plus large, qu'il s'agisse du libertinage d'idées ou de mœurs. Le qualificatif de “ libertin ” ne fait son apparition en France qu'au XVIe siècle. Il est alors utilisé pour désigner une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme. Par association d'idées et glissement d'interprétation, il finit par définir, au XVIIe siècle, tous ceux qui s'écartent des dogmes de l'Église chrétienne et qui affichent une certaine liberté de croyance et d'expression. Le libertin est donc un homme affranchi des conventions religieuses, et contestataire vis-à-vis des idées traditionnelles ; souvent un sceptique et un athée.
Le libertinage traduit un courant de pensée philosophique qui s'inspire largement des théories d'Épicure. Il considère ainsi que le fonctionnement du monde répond aux lois de la nature et de la matière et que l'homme doit user de son raisonnement pour comprendre ces lois plutôt que de sa croyance aveugle en Dieu.
Gassendi fournit une étude approfondie à ce sujet et ses leçons sont suivies en France par Cyrano de Bergerac et par Molière notamment.
Parallèlement à ce libertinage d'idées, naît celui de mœurs, le premier amenant, par sa permissivité, à remettre en question les préceptes moraux autant que les préceptes religieux.
Pour la société d'alors, la libre-pensée est facilement assimilée à la liberté de mœurs, voire à la débauche.
D'ailleurs, en rejetant la morale traditionnelle basée sur la vertu, la pensée libertine entérine cette idée, vantant la recherche des plaisirs terrestres, qu'ils soient spirituels, matériels ou sensuels.
Progressivement, et surtout au XVIIIe siècle, le libertinage se confond avec la licence morale.
Dans son Dom Juan, Molière a dépeint un libertin d'idées et de mœurs. Cependant, si le comportement de