Le libertinage dans don juan
Don Juan représente bien le libertin lorsqu’on examine sa façon de penser. On le constate d’abord par sa morale individualiste, c’est-à-dire un hérétique qui ne pense que par lui-même. Au début de la pièce, Sganarelle parle de son maître Don Juan à Gusman, l’écuyer de Don Elvire, en ces termes :
« […] je t’apprends […] que tu vois en Don Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté. Un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni au Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, un pourceau d’Épicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille à toutes les remontrances qu’on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons ». Dans ce passage, l’énumération de termes dépréciatifs ( «enragé », « chien », « un Turc », « bête brute », « pourceau d’Épicure » et « un vrai Sardanapale ») révèle que Don Juan est un noble qui ne se soucie guère des conventions et de la morale de l’époque. De plus, les exagérations (« le plus grand scélérat », « qui ferme l’oreille à toutes les remontrances » et « traite de billevesées tout ce que nous croyons ») montrent à quel point Don Juan ne fait qu’à sa tête et fait fi des recommandations, attitudes marquées du libertin.