Le livre noir de la pub
Paris, Stock, 2001, 329 p.
Jusqu’où peut aller la communication pour vendre ? Telle est la question que pose Florence Amalou, journaliste au Monde, dans son Livre noir de la pub. Grand succès commercial juste quelques mois après sa parution, l’ouvrage semble avoir conquis étudiants, professionnels et grand public, tant par l’actualité de son sujet que par le langage polémique de son auteur. Le titre annonce déjà la problématique et indique un parti pris : il s’agit de dénoncer aussi bien les mythes, les « fausses vérités » véhiculées dans les messages publicitaires, que les pratiques et les intérêts qui sous-tendent l’expansion de cet outil de communication. Issu des enquêtes personnelles de l’auteur, ainsi que d’une documentation bibliographique et journalistique, l’ouvrage propose un aperçu de « la réalité souterraine » de l’univers de la publicité, à l’ère de l’expansion de la société marchande et de la globalisation des systèmes de communication. Le cadre spatio-temporel est celui de la France contemporaine ; toutefois, de nombreux cas en dehors de l’hexagone, notamment aux États-Unis, viennent soutenir et illustrer les propos de l’auteur, car « la différence entre l’Europe et les États-Unis, c’est juste un temps de décalage. Mondialisation économique oblige » (p. 10).
L’ouvrage est structuré en trois parties. Dans un premier temps, l’auteur s’interroge sur la représentation de la population dans la publicité et sur les contenus véhiculés dans celle-ci. L’objectif est de dénoncer le sexisme « dégradant » pour les femmes, la présentation caricaturale de la vieillesse, ainsi que l’exclusion des gens de couleur ou les « clichés coloniaux » qui accompagnent la présence occasionnelle de ces derniers dans les messages publicitaires. Si un discours sur la manipulation idéologique opérée par les médias semble de nos jours dépassé, une liste exhaustive d’exemples de publicités