Le luddisme et ses intérpretations

2212 mots 9 pages
Malgré le fait que la première recherche approfondie sur le phénomène du luddisme ne fut menée qu’au début du XXème siècle, le luddisme a donné lieu à une historiographie impressionnante et à des débats d’interprétations intenses et houleux. Les luddites, tel le fait remarqué Binfield, « ont été longtemps mal compris et leur nom a souvent été détourné et déformé » . C’est dans ce cadre et cette mise en exergue de différentes interprétations que l’on aperçoit le rapport étroit entre l’historiographie d’une part, et la pensée politique d’autre part ; était-ce un groupe universellement technophobes, comme l’affirme les propagateurs des théories de la technologie mais encore des apologistes du capitalisme ou les prodromes de l’action syndicale ? Voici ci-dessous un bref aperçu des différentes interprétations proéminentes au sein du débat sur le luddisme et de son historiographie.

1.1. Thèse de l’économie politique et assomptions traditionnelles du luddisme

Comme l’action ouvrière des luddites consistaient fondamentalement en des attaques contre les machines, le luddisme devint le terme générique pour qualifier, en Grande-Bretagne et ailleurs, la résistance des ouvriers aux nouvelles machines : ses acteurs apparaissent comme des ennemis du progrès technique. Cette connotation péjorative inhérente dans ces noms tend à cacher la variété des raisons d’agir des luddites, mais a permis à l’économie politique de stigmatiser et de systématiquement disqualifier toute forme supposée d’opposition au machinisme . Ces mouvements n’étaient qu’une réaction archaïque, un « réflexe primitif » au regard d’une dynamique historique présumée placée sous les auspices du « Progrès » . L’argumentaire de base de l’économie politique est résumé dans la « lettre aux luddites » publiée par Cobbet en novembre 1816 dans le Weekly Register qui stipule que « si à court terme, la mécanisation peut évidemment menacer certains emplois, à plus long terme, elle stimulera la production,

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