Le mal est-il l'objet artistique par excellence ?

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Le mal est-il l'objet artistique par excellence ?

À commencer par Baudelaire, les « poètes maudits » considéraient le mal sous ses diverses formes comme l’objet artistique par excellence. N’est-ce pas le sens même des Fleurs du mal, dont les poèmes vénéneux illustrent la beauté de la laideur dans Une Charogne et du désespoir dans les Spleens, mettent en scène la mort dans La Mort des amants, des pauvres ou des artistes, et semblent exalter le vice dans les Femmes damnées ou les Litanies de Satan pour ne citer que quelques-uns des poèmes du recueil condamné en 1857 par la justice française ? La maladie, la mort, la monstruosité et le mal en général sont en effet, dans leur morbidité, des objets propres à nourrir l’inspiration des artistes et à fasciner leurs spectateurs. Mais ce parti-pris des « poètes maudits », obéissant à ce qu’on pourrait nommer une « esthétique immoraliste », s’oppose à une puissante tradition prônant la pureté morale de l'œuvre et de l'artiste. Subordonnant l’art à la morale, l’esthétique moraliste affirme que l’œuvre d’art a pour finalité principale de mettre en scène le beau afin d’élever moralement le spectateur ; le beau serait le moyen principal d’accéder au bien. Face à l’importance de cette tradition, peut-on dès lors considérer que le mal soit l’objet artistique par excellence ? Il est d’usage de distinguer trois types de mal : le mal métaphysique, qui désigne la finitude ou les limites de la condition humaine ; le mal physique, la douleur, la maladie et tout ce dont on souffre ; et le mal moral, la faute et le vice. C'est à la forme morale que l'on s'attachera plus particulièrement ici sans pour autant exclure les deux autres formes de mal. Cela suppose que l'art a pour vocation, au delà du bien, le mal. En effet l'art met en scène des valeurs, mais la turpitude est-elle sa finalité la plus noble ?

Toute la tradition idéaliste met en avant le fait que l'art soit une étape à l'atteinte de

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