Le miroir

Que serait l’homme s’il n’avait un jour été capté par son reflet dans l’eau ? Comment saurions nous ce que nous sommes, à quoi, à qui nous ressemblons ? Que saurions nous de notre apparence ? Qui n’a jamais été surpris, dérangé par une vieille photo de soi ? « Quoi ! c’est moi çà ! ». Nous restons incrédules, de la même manière que lorsque nous entendons notre voix enregistrée. Il est difficile de croire ce que l’on voit, de se rendre à l’évidence que l’image est une apparition. Pourtant le miroir nous semble une évidence. Peut-être parce que sa fréquentation quotidienne nous a introduit dans un compagnonnage sans surprise, avec une image qui vieillit en même temps que nous..... Nous sommes en somme, un vieux couple. Pourquoi, dès lors cet étonnement le jour de l'initiation. La place qu’occupe le miroir dans la cérémonie d’initiation est en effet assez fondamentale, même s’il faut le souligner ici, le miroir n’a pas toujours été dans le rituel. De deux définitions étymologiques on relève un fonctionnement en deux temps. Mirare : regarder attentivement, mirari s’étonner. Le regard attentif entraînerait l’étonnement. Tout avait commencé dans le cabinet de réflexion. La réflexion c’est le retour sur soi. On y distingue une relation de réflexivité, donc un retour en arrière. Mais il s’agit en même temps de se détacher de toute illusion trompeuse. Rappelons nous que le miroir n’offre qu’un reflet de la réalité, une image inversée, et lorsqu’on est seul devant cette illusion le risque est important de se laisser fasciner. Les voyages ayant été effectués, au moment d’intégrer la chaîne d’union un demi tour nous propulse de l’avenir vers le passé, de l’orient vers l’occident. Des questions se posent . L’issue du débat sera l’alliance entre le moi et son image mais aussi l’alliance avec un idéal du moi , un progrès possible , que personnifie alors le frère présentateur.
Avançons un peu dans la réflexion Objectivement nous ne nous sommes jamais