Le monde au lendemain de la seconde guerre mondial
Or, seul un doute radical car, ou, et méthodique, semble pouvoir rendre possible une telle entreprise, même si, dans les « règles pour la direction de l’esprit », le doute apparaît plutôt comme un sine de faiblesse que comme un signe de force : « L’homme qui doute de beaucoup de choses n’est pas plus savant que celui qui n’y a jamais pensé » (Règle II).
En fait, le doute cartésien n’a pas simplement pour but de rejeter toutes les opinions plus ou moins douteuses que l’on pose habituellement pour vraies, mais il vise surtout à dégager l’évidence, et la clarté des vérités éternelles et des premiers principes, afin de pouvoir ensuite, selon la déduction ou l’induction, accéder aux vérités plus complexes. Respecter les principales règles de vérité, et se laisser guider par la lumière naturelle semblent alors les principales étapes dans la découverte de la vérité.
Mais, est-ce suffisant pour établir une connaissance certaine et définitive ? Les critères de vérité avancés par Descartes sont-ils satisfaisants, ou bien « lumière naturelle » et « garantie divine » ne sont elles que des illusions trompeuses incapables d’assurer une telle philosophie, aussi ambitieuse que nécessaire