Le monopole
L’application de cette définition dépend de la définition retenue pour le bien et pour le marché. Si on utilise une définition trop restrictive, le monopole est partout. Par exemple, chaque épicier a le monopole de la vente du sel dans un rayon de 50 mètres autour de sa boutique (cas du monopole local), ou Renault a le monopole des voitures Renault, ce qui n’est pas très utile à l’analyse.
Dans la réalité, il n’existe que deux cas où cette situation mérite une analyse théorique particulière :
Si les conditions de production de ce produit ou service sont telles qu’en situation concurrentielle, un seul offreur peut subsister sur ce marché (cas du monopole naturel).
Si la fourniture de ce produit ou service à cette même clientèle est interdite, soit par l’État (cas du monopole légal), soit par des mesures coercitives de l’offreur en place.
Par abus de langage, le terme de monopole sert aussi à décrire une situation proche de la définition précédente, dans laquelle une entreprise domine largement un marché où la concurrence existe, mais reste marginale. On réserve alors le terme d’oligopole à une situation où un petit groupe d’offreurs se partagent un marché à parts voisines.
La théorie économique considère que les situations de monopole sont nuisibles aux consommateurs, car dans une telle situation, l’offreur est capable d'imposer seul le prix de vente du produit concerné sans être attentif à sa qualité. Il se retrouve alors dans une situation dite de price-maker (faiseur de prix), tandis qu’une entreprise faisant face à la concurrence subit une situation de price-taker (preneur de prix) et est poussée à innover pour défendre sa position. La plupart des économistes en déduisent que les pouvoirs publics doivent combattre les situations de monopole et