Le Misanthrope
Alceste est-il vraiment l’ennemi du genre humain ?
Une hésitation est possible sur ce sujet, car Alceste a beau être misanthrope, il éprouve quand même des sentiments d’amours pour une femme qu’il croit séduire par son comportement toujours honnête envers les personnes et leurs defaults qu’il ose avouer à chacun. Cette qualité qu’il croit être la bonne pour s’emparer du cœur de Célimène est la preuve que sa haine pour le genre humain est bien réelle. « L’ami du genre humain n’est point du tout mon fait. » Alceste à Philinte, vers 64
« Et je ne hais rien tant, que les contorsions de tous ces grands faiseurs de protestations, » Alceste à Philinte, vers 43-44
Alceste dit clairement qu’il n’apprécie pas le genre humain, pour des raisons qui lui sont propres : il dit ne pas apprécier le fait qu’il faut cacher ses pensées par le mensonge pour mieux réussir dans la société, ou dans ce cas, mentir pour avoir des chances à s’en sortir au tribunal. Il n’est pas de l’avis de la plupart des gens qui se cachent derrière le mensonge et il préfère dire la vérité de sa pensée tout en étant conscient que cela peut lui apporter des ennuis. Oronte a beau lui demander de dire que son poème lui plait sous forme d’offre qui lui permette de s’en sortir au tribunal, mais il reste fidèle à soi-même et refuse catégoriquement :
« À qui je n’ai rien fait, qu’être sincère, et franc ! » « Le voilà devenu mon plus grand adversaire ! » Alceste à Philinte (en parlant d’Oronte), vers 1506 et 1512
Alceste a donc tous les critères pour la misanthropie, il est l’ennemi de toute sorte de sociabilité, il méprise l’homme et ses manières et médis de ses amis
« Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers. » Alceste à Philinte, acte 1, scène première, vers 8
Pourtant, il aime Célimène et veux même lui proposer une demande en mariage. Malgré sa haine pour l’hypocrisie de la société humaine, il arrive à trouver l’amour chez une femme qui elle en a pour plusieurs hommes. Célimène est