Le Nègre de Surinam (intro+conclusion bac)
I] ÉCRIT
La forte critique de cet extrait repose sur la superposition qui est faite entre la fiction d'un esclave de Surinam, mutilé, soumis, abandonné, personnage pathétique d'un conte philosophique et la cruelle réalité, celle de l'ignominie de l'esclavage et de toutes ses exactions. Tout est donné à voir à travers les yeux et les réactions du personnage, auquel le lecteur va rapidement se substituer et comprendre l'horreur de l'esclavage, le réquisitoire contre l'égoïsme, la vénalité, l'hypocrisie religieuse, la honteuse philosophie de l'optimisme. Voltaire suscite l'imagination de son lecteur pour mieux toucher ses sentiments et les faire réagir. Cet extrait de Candide souligne un réel problème contemporain au XVIIIe siècle, puisque, entre autre, Montesquieu dénonce aussi l'esclavage. Les deux textes peuvent donc être rapprochés, car les deux auteurs fustigent une dignité identique, particulièrement scandaleuse : l'esclavage. Ces deux réquisitoires s'appuient sur des stratégies différentes : Montesquieu opte pour l'argumentation directe quand Voltaire opte pour l'argumentation indirecte.
II] ORAL
Pour conclure, je dirai que Voltaire est un fervent combattant du siècle des Lumières, il intervient dans une forme qu'il a inventé : le conte philosophique. Voltaire préfère entrer dans le combat des philosophes à l'aide d'une argumentation indirecte en construisant un portrait pathétique de l'esclave, corps mutilé, discours résigné pour mieux porter la charge d'un réquisitoire contre l'esclavage et l'optimisme. On pourrait rapprocher ce texte de celui de Montesquieu : « De l'esclavage des nègres » que nous retrouvons dans notre séquence. En effet, Montesquieu critique l'esclavage et tous ceux qui en tirent bénéfice. Néanmoins si Voltaire préfère l'argumentation indirecte Montesquieu opte pour l'argumentation directe. Tous deux dénoncent des indignités.