Le néo-classicisme
Comprendre le néo-classicisme, c’est s’interroger sur la nostalgie et le goût des artistes, en Europe, à la fin du XVIIIe siècle pour la Méditerranée gréco-romaine, à travers un historicisme savant et minutieux, nourri de philosophie, de littérature et d’archéologie.
Ce renouveau classique s’appuie sur un rejet des mondes primitifs (les étrusques, les celtes, le Moyen-Âge…) considérés comme obscurs, au profit de l’Antiquité perçue comme un monde de la conscience, de la connaissance et de la lumière. ← Jacques-Louis David (1748-1825) [ICO/Autoportrait]exécute, lors de son séjour en Italie, nombre de croquis d’après des fragments de bas-reliefs romains antiques, issus de monuments civils, funéraires, commémoratifs…
L’antiquité gréco-romaine fournit à l’Europe entière, grâce aux théories de Winckelmann et grâce au rôle éminent que joue Rome dans la formation des artistes (Villa Médicis pour les Français ayant remporté le Grand Prix de Rome), un modèle d’idéal moral et formel, éthique et esthétique, qui se traduit par un goût prononcé pour le dessin pensé et conçu comme une épure. —> [ICO/Dessin pour l’Odyssée d’Homère, 1835] John Flaxman (1755-1826) : il est surtout sculpteur, mais il a beaucoup gravé, dessiné et modelé des modèles de vases inspirés de sujets et de formes antiques, pour la manufacture de Wedgwood [ICO/Catherine II protégeant l’Art et récompensant le Commerce, 1170). Ce que Flaxman met au point dans ses œuvres graphiques, ce sont des scènes d’une grande lisibilité, installées dans un espace a-perspectif et traité en aplat ; des scènes linéaires et réduites à des contours, sans recours aux hachures ni aux ombres.
Le néo-classicisme est une esthétique du bas-relief et du dessin ; c’est un art de l’abstraction et de la spiritualité ; une appréhension du sujet par le trait qui soumet la couleur au dessin. À cet égard, le néo-classicisme renoue avec les exigences de [ICO/Orphée &