EPO ...ou des Excès Pour un peu plus d'Oxygène

La performance sportive au cours d'un exercice de longue durée
(cyclisme sur route, ski de fond, marathon...) dépend surtout de l'aptitude maximale des muscles à consommer du dioxygène.
Cette aptitude augmente avec la capacité du sang artériel à transporter le dioxygène. Ce sont les globules rouges qui transportent le dioxygène des poumons vers les muscles.
Le rein fabrique naturellement de l'EPO (= érythropoïétine), une hormone permettant la multiplication des futurs globules rouges.
L'entraînement en altitude augmente cette sécrétion naturelle: la production des globules rouges sanguins peut être multipliée jusqu'à plus de 7 fois. Dès 1988 la prise d'EPO artificielle a permis une augmentation spectaculaire des performances dans les sports d'endurance.
La prise d'EPO qui augmente le nombre de globules rouges peut provoquer un "épaississement" du sang dont l'écoulement dans le système circulatoire est moins fluide. Il peut alors de former de petits caillots de sang qui vont boucher les artères du cerveau (= infarctus cérébral), du muscle cardiaque (= infarctus cardiaque) ou des poumons (= embolie pulmonaire). L'organe qui est mal irrigué fonctionne mal ou s'arrête de fonctionner. De plus, l'utilisation répétée d'EPO peut déclencher des maladies immunitaires, des hypertensions ou des cancers de la moelle osseuse. Le rythme cardiaque moyen du coureur non dopé, sur l'ensemble de la course, est de 1450 battements par minute, et ne descend pas en dessous de 100 battements par minute, même dans les zones faciles.
Après cinq heures de course , son coeur s'épuise. La fréquence cardiaque du coureur dopé à l'EPO est de 90 battements par minute. Lors du sprint final le coeur de cet athlète a encore des réserves.