Le pain nu
Pour échapper à la haine rance d’une marâtre aigrie, frustrée parce que ses ambitions sociales n’ont pas aboutie, parce qu’elle n’est pas mère, une seule et unique issue : la mort par le suicide, l’ultime recours d’un fils haï car portrait haï d’un mari imbécile profondément détesté.
Paule de Cernès a rêvé bien trop fort lorsqu’elle a connu Galéas de Cernès. Un nom à particule qui l’extirperait de sa condition sociale modeste, bien trop humble pour elle.
Guillou, dit le Sagouin, et qui donne son titre au roman, incarne cet échec, cette vie ratée. Sa mère n’a pas de mots assez durs pour le stigmatiser, lui reprocher d’être un fils salissant. Il est à ses yeux tout ce qu’elle abhorre, comme elle abhorre son mari.
L’incipit démarre par une série de claques administrées au petit Guillou. Enfant martyr d’un père faible, effacé jusqu’à ne pas exister dans ce roman qui donne à voir une femme terrible. Incipit tragique qui conduit à un dénouement tout aussi tragique, tout aussi inévitable.
Il semble que François Mauriac ait mis le meilleur de son art dans cette cruelle peinture d'une famille de hobereaux du Sud-Ouest dont l'héritier,. un pauvre homme dégénéré, s'est mésallié en épousant une jeune fille