Le paradigme SCP et la remise en cause du lien structure / comportement / Performance
L’économie industrielle s’intéresse à l’organisation des marchés et des entreprises. La question centrale en économie industrielle est de savoir comment une entreprise peut obtenir un avantage concurrentiel ou du pouvoir de marché et en opposition comment peut-elle le renforcer ou au contraire le perdre. Le pouvoir de marché renvoie à la capacité d’une entreprise à réaliser des marges élevées sur les produits ou services qu’elle vend. Les premiers travaux d’économie industrielle se sont développés dans les années 30. Les deux figures emblématiques sont Bain et Mason. Leurs travaux, essentiellement empiriques, préconise une démarche de l’école classique appelée le paradigme SCP (Structure – Comportement – Performance) [Bain, 1951].
Selon cette école de pensée, dite l’école de Harvard, ce paradigme est la condition de base de la structure du marché, il intègre la nature de l’offre, la demande, les caractéristiques des produits et les conditions d’entrée etc. Ce schéma d’analyse de l’économie industrielle va déterminer les comportements des entreprises, à savoir les investissements, la politique de prix etc. qui eux même vont déterminer les performances du marché tel que les profits, la qualité des produits etc. Ces trois notions sont transitives.
Les premières critiques apparaissent dans les années 1970, avec l’école de Chicago, le paradigme est remis en cause par de célèbres économistes tel que Posner, Bork, ou Peltzman). Les études empiriques ne sont pas concluantes, mais l’école peine à se développer face au manque d’outil nécessaire pour décrire les interactions stratégiques.
À partir des années 1980, avec le développement de la théorie des jeux non coopératif, des techniques statistiques et économétriques, l’économie industrielle va offrir un renouvellement profond que l’on appelle l’école ‘post-Chicago’. Cette seconde vague propose une relecture stratégique du