Le parlementarisme rationalisé sous la ve république
Le parlementarisme rationalisé est un régime parlementaire dans lequel on instaure des mécanismes juridiques pour en garantir le bon fonctionnement. C’est une « juridicisation » du régime, voir une « procéduralisation », qui est un effet de réaction au « parlementarisme absolu » (Raymond Carré de Malberg) des IIIe et IVe Républiques, caractérisées par la chute fréquente des cabinets. En effet la représentation parlementaire concentrait tous les pouvoirs, qui eux n’avaient qu’une puissance dérivée de la sienne. Elle s’occupait, par le mécanisme d’interpellation, de la responsabilité politique du gouvernement, avait la maîtrise totale de la procédure législative et les lois qu’elle votait étaient au sommet de la hiérarchie des normes, puisqu’elles étaient considérées comme l’expression de la souveraineté, les parlementaires étant élus au suffrage universel direct. Ne subissant l’influence d’aucun organe de contrôle majeur, le régime parlementaire des IIIe et IVe République se caractérise par son instabilité et son déséquilibre.
Comment le régime parlementaire sous la Ve République tente-t-il de remédier aux lacunes criantes des régimes précédents ?
C’est par un effort de rationalisation, procédant d’une logique d’une restauration du régime parlementaire des IIIe et IVe Républiques qu’on recherchera à établir un nouvel équilibre institutionnel et à la maintenir dans sa stabilité. Mais cette réaction sanitaire au parlementarisme absolu et ses nouveaux mécanismes de rationalisation auront pour conséquence un phénomène de bipolarisation, qui entraînera lui-même une certaine primauté du Président au sein du nouveau régime. I] La rationalisation : conséquence d’une logique d’une restauration du régime parlementaire des IIIe et IVe Républiques
A) La recherche d’un nouvel équilibre institutionnel
Pour remédier à la flagrante surpuissance parlementaire, on a procédé dans le même temps à une restauration du