Le personnage doit - il réussir pour exister
POUR EXISTER, UN PERSONNAGE DE ROMAN DOIT-IL RÉUSSIR ?
A expliciter dans l'introduction : pour « exister aux yeux du lecteur », soit « pour lui permettre de s'identifier au personnage », « pour lui faire prendre conscience de », « pour lui apporter du plaisir à la lecture »...
Présupposé : le personnage de roman peut aussi échouer, mais son importance ou son « efficacité » aux yeux du lecteur en sont-elles diminuées ?
I : Le lecteur projette plus facilement son imaginaire sur une figure de personnage qui réussit.
1 : Le héros est souvent présenté au cœur d'un conflit avec la société ou d'autres personnages. Quand il est vainqueur, il constitue une figure idéalisée de l'humain, puissant et invincible.
Exemple : Les récits épiques.
2 : Le héros permet au lecteur un transfert de ses émotions et joue le rôle de miroir : le lecteur s'identifie. Le personnage fait revivre par procuration des émotions déjà perçues dans la vie réelle.
Exemple : Les romans centrés sur la vie affective ou l'analyse psychologique, La Princesse de Clèves.
3 : Le personnage permet au lecteur de s'évader de sa réalité qu'il peut juger décevante ou médiocre, et ceci d'autant plus efficacement qu'il réussira là où le lecteur échoue, en dépassant son humaine condition.
Exemple : La Condition Humaine, Malraux.
II : Mais la richesse d'un personnage n'est-elle pas plutôt dans la complexité de ses facettes, plus proche de la vie réelle et imparfaite ?
1 : Un personnage qui doute ou qui fait les mauvais choix est plus « humain » qu'un personnage qui réussit tout, car on suit un « destin » en formation dans un roman.
Exemple : Voyage au bout de la nuit, Céline.
2 : L'échec d'un personnage permet de suivre ses conflits intérieurs et de retrouver nos propres tourments de lecteur dans des situations similaires déjà vécues.
Exemple : Madame Bovary, Flaubert.
3 : Un roman qui déçoit les horizons d'attente du lecteur est peut être plus