Le philosophe scythe de jean de la fontain
Les stoïciens sont des penseurs partisans d'une philosophie (le stoïcisme, fondé à Athènes par Zénon de Kition) qui recommandent de supprimer tant les passions que les désirs et de faire preuve en toute circonstance, et particulièrement dans le malheur ou dans la douleur, d'une impassibilité courageuse (ils s'opposent aux épicuriens). Il va sans dire que, du temps de La Fontaine, on ne trouvait plus guère de partisans de cette philosophie. Mais le fabuliste vise d'autres ascétismes dévots, bien vivants de son temps.
La fable Le philosophe Scythe est dédiée au Duc de Bourgogne et évoque une conception du bonheur en relation avec la philosophie de l’antiquité. Il n’est donc pas étonnant que Jean de La Fontaine (1621-1695) y fasse référence au stoïcisme et à l’épicurisme, courants majeurs de l’Antiquité. L’admiration pour l’Antiquité explique que La Fontaine trouve une part de son inspiration dans des textes de fabulistes antiques tels Esope ou Phèdre. La fontaine met en scène deux personnages opposés dans un apologue clôt par une courte moralité.
I. Le récit d’une rencontre :
1. Deux personnages de nature opposée :
• « un philosophe » (vers 1) associé à sa situation géographique : la Scythie, pays austère, rude et sauvage.
• « un sage » (vers 4 : enjambement vers 3-4 et mise en relief du mot rejeté « sage » au vers 4) associé à la Grèce et au Jardin : cité de lumière. Rapport métonymique (région/personne) : les caractéristiques de la région s’appliquent donc aux personnes.
• opposition terme à terme des caractéristiques des personnes : austère/égalant les rois…
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