Le port du voile dans les écoles publiques

En 1999, deux jeunes filles musulmanes se font renvoyer de leur établissement scolaire en France car elles refusent tout simplement d’enlever leur voile lors du cours d’éducation physique. En 2003, le président français Jacques Chirac décide de constituer un groupe ayant pour rôle de réfléchir et de réagir sur l’application du principe de laïcité dans la République. Il s’agit de la « Commission Stasi ». Cette dernière estime que le port de signes religieux ostentatoires s’oppose à la laïcité que prône le système scolaire français. Jacques Chirac décide d’agir en suivant les recommandations de la commission et fait donc voter une loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires tels que le hijab musulman, la kippa juive, le turban sikh, ou encore les grandes croix chrétiennes, dans les écoles publiques. Cette loi est appliquée depuis septembre 2004. Depuis le vote de cette loi, nous voyons de nombreuses interventions. En effet, opposants et partisans tentent de se faire entendre par divers moyens. Cela nous amène donc à réfléchir sur cette question du port du voile dans les établissements publics. Nous commencerons par étudier les arguments des deux partis et nous tenterons ensuite de relier cette problématique à la thèse du philosophe Michel Henry sur l’être et le paraître.

Commençons tout d’abord par étudier les arguments des opposants au port du voile. Les Françaises musulmanes qui refusent le port du voile affirment que l’arrivée d’une femme voilée fait cesser les propos spontanés et les rires, et instaure un climat tendu dû à la connotation répressive liée au voile musulman. De nombreux groupes féministes mais aussi de nombreuses organisations défendant les droits humains en général estiment que le port du voile islamique symbolise la soumission de la femme à l’homme. Selon ces organisations, permettre le port du voile dans les écoles publiques ouvre également la porte à d’autres pratiques musulmanes