Le positivisme et le droit naturel
Le positivisme juridique est un mouvement qui s’oppose aux théories du droit naturel, au jusnaturalisme. Kelsen en est un représentant majeur. S’intéressant lui aussi au fondement du droit positif et de sa validité, il affirme que celui-ci ne peut pas être le droit naturel. En effet, étant donné que le droit naturel ne peut être un fait naturel sans se trahir comme droit (voir supra.), il s’ensuit que, tout comme le droit positif, le droit nature doit être posé, établit, dit ; le droit naturel devrait par conséquent reposer lui aussi sur de normes.
De là suivent deux hypothèses tout aussi inacceptables l’une que l’autre.
1) On pourrait penser que la prétendue norme qui enjoint de suivre les commandements de la nature est immédiatement évidente. Mais, outre le fait qu’il ne peut exister des normes immédiates (la norme imposant au contraire des médiations), la norme naturelle ne pourrait prétendre être la plus immédiate dans la mesure où, pour la science, la nature est régie par la légalité causale (rapports de causes à effets physiques), et ne peut donc pas poser de normes
2) Il faudrait donc supposer une volonté, non plus humaine comme dans le droit positif mais supra-humaine comme source du droit naturel. Si l’on désire défendre le droit naturel, il faut donc poser que Dieu en est l’auteur. Or, la science juridique, comme tout science, doit rejeter toutes les hypothèses métaphysiques et les considérations morales qui les