Le pouvoir de la parole dans l'odyssée d'homère
Pour commencer, on peut remarquer que la parole semble être au service de la ruse d'Ulysse, lui permettant ainsi d'échapper à Polyphème par exemple. En effet, il suffit au héros de prétendre s'appeler "Personne" pour créer un quiproquo qui lui permet, ainsi qu'à ses compagnons restants, de repartir sans trop d'encombres. C'est aussi le cas lorsqu'Ulysse rencontre Athéna alors qu'il vient de revenir à Ithaque : il ment, car il ne se sent pas en confiance. La parole peut donc jouer un rôle protecteur pour un personnage qui sait bien en user. De plus, on peut également considérer le silence comme découlant du pouvoir de la parole, et Ulysse l'a bien compris. On peut le voir, toujours dans l'épisode du Cyclope : tout au long de la préparation de son piège, il se tait, observe le monstre. Il est même dit qu'il médite "dans son cœur généreux" (chant IX, v.299) – c'est-à-dire en gardant le silence. C'est encore le cas lorsqu'il arrive chez les Phéaciens : il choisit de ne pas se nommer, car il a compris qu'il vaut mieux parfois renoncer à sa gloire pour se protéger. D'autre part, la parole peut avoir pour but de faire agir autrui, et cet aspect est particulièrement présent tout au long de l'Odyssée. Premièrement, elle peut