Le pouvoir
La question du pouvoir est incontestablement liée à celle du politique. Lorsqu’on lit les journaux ou qu’on regarde les informations, on nous parle régulièrement et indifféremment d’ "hommes politiques" ou d’"hommes de pouvoir", on entend encore dire que les candidats cherchent à obtenir "l’accès au pouvoir".
De manière inconsciente, on associe ainsi pouvoir et politique jusqu’à en faire, de manière excessive, des synonymes. Lorsqu’on interroge les citoyens, on s’aperçoit que l’image d’un candidat renvoie à celle d’un individu en quête de légitimation, d'influence, bref, de pouvoir : qui dit gouvernant, dit pouvoir.
Hors on constate que, dans un cadre institutionnaliste, le terme "pouvoir" prend plusieurs sens extrêmement différent. Un premier sens du mot pouvoir est ainsi donné lorsqu’on lui oppose le citoyen dans des expressions comme « le citoyen contre le pouvoir » ou « rendre le pouvoir au citoyen ». Dans ce sens, le pouvoir est considéré comme relevant de l’Etat.
Seconde manière de concevoir le pouvoir dans une approche institutionnaliste : on parle de l’affrontement entre « pouvoir » et « opposition ». Dans ce cas, le terme pouvoir devient synonyme de gouvernement, de majorité – qu'il s'agisse d'une majorité présidentielle ou législative.
Troisième manière de concevoir le terme, on va parfois mettre en lumière l’opposition entre pouvoir et administration : le pouvoir renvoie alors à l’instance politique en général qui s’affronte à la bureaucratie ; aux technocrates.
Il existe encore une quatrième manière de concevoir le pouvoir, toujours dans la perspective institutionnaliste : dans l’expression « pouvoirs publics ». Dans ce cas, "les pouvoirs publics" désigne les organes de l’Etat : élus, ministères, administration, voire les fonctionnaires eux-même.
Cette approche du pouvoir qui relève des institutions et de l’Etat n’est pas suffisante, parce que le terme « pouvoir » y renvoie à des significations extrêmement