Le printemps arabe, révolution 2.0?
L’IMPLICATION DES MÉDIAS SOCIAUX AU CŒUR DU PRINTEMPS ARABE.
Nul n’est dupe en ce qui concerne l’implication des médias sociaux au cœur de la série de révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Sud que l’on surnomme le «Printemps arabe», mais est-il juste d’affirmer hors de tout doute que le chamboulement du monde arabe est le fruit d’une révolution 2.0 ? Dans cet essai critique, je tenterai de mettre en lumière cette problématique et d’établir un parallèle entre les paradigmes de la communication médiatique et les révolutions entamées en Tunisie le 17 décembre 2010.
Tout d’abord, étant sous la gouvernance de régimes de types autoritaire, les pays du monde arabe n’auraient pu renverser les gouvernements au pouvoir sans l’effervescence des médias sociaux. En effet, sans l’existence du cyberespace comme lieu commun de rassemblements immatériels, il aurait été difficile, voir impossible pour les populations arabes d’organiser un mouvement contestataire aussi imposant et fréquent, en raison du contrôle accru de l’autorité sur les différents canaux de communication traditionnels. En effet, une caractéristique commune à l’ensemble des régimes de type autoritaire, tel qu’ils étaient présent au pouvoir en Tunisie et en Égypte, est qu’ils ont recours à une forte censure des moyens de communication. Ainsi, les gouvernements tunisien et égyptien, par exemple, avaient le contrôle sur l’ensemble du contenu médiatique diffusé par les médias traditionnels tel que la radio, la télévision et la presse écrite.
L’information qui circulait alors était de nature très subjective et était souvent modelée, afin de renforcir le positionnement du gouvernement. Il est donc possible ici d’établir un lien avec l’idée de propagande fortement étudiée par Lasswell laquelle s’inscrit dans le paradigme des effets directs des médias sur les audiences. Or, au cœur de