Le protectionnisme
« Faut-il craindre un retour du protectionnisme ? ». Face à l’augmentation des licenciements et des plans sociaux qui, depuis le début de la crise des subprimes et l’entrée dans la récession de l’économie mondiale. Une protection adaptée et temporaire ne pourrait-elle pas permettre d’amoindrir la crise à court terme, Pour autant, quels sont les dangers du protectionnisme ?
Nous allons voir dans un premier temps les arguments favorables à des mesures protectionnistes pour l'emploi dans les pays industrialisés, puis nous en montrerons les limites.
I- Si des mesures protectionnistes peuvent apparaître utiles pour sauver l'emploi…
A Certaines données soulignent les effets destructeurs du libre échange
La mise en place d'une nouvelle division internationale du travail a sensiblement modifié la répartition de l'emploi entre pays du Nord et du Sud depuis 25 ans. À titre d'exemple, on constate que les taux d'im-portation ont fortement progressé en France dans des branches d'indus¬trialisation ancienne. Par exemple, le taux dans la branche habillement et cuir est passé de 50 à 112 % de 1990 à 2003, le niveau des importa-tions dépassant aujourd'hui le volume de la production nationale.
Au niveau global, la restructuration de l'emploi est importante entre les pays. L’emploi industriel a fortement chuté depuis l'an 2000 dans les pays de l'OCDE alors que l’emploi industriel a fortement augmenté dans les pays émergents.
Le taux de chômage reste particulièrement élevé pour les catégories vic¬times des suppressions d'emplois dans le secteur secondaire. Les catégo¬ries populaires (ouvriers ou employés) connaissent un chômage plus mas¬sif, plus long et rencontrent plus de difficultés pour retrouver un emploi, leur employabilité étant plus limitée. Ces catégories semblent condam¬nées à s'insérer dans l'emploi par la précarité et le retour au chômage est plus récurrent. Par ailleurs, les entreprises mettent en avant une recherche de compétitivité