Le président est il un monarque républicain ?
Le président est il un monarque républicain ?
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"Moi, mon patron c'est Sarko, ce n'est pas Copé", a déclaré le député de Seine-Saint-Denis dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Ces propos tenu par un parlementaire UMP mettent l’accent sur ce que les modifications constitutionnelles ont fait de la Vème république; un régime partisan avec à sa tête le chef du partit majoritaire, le président de la république.
Michel Debré décrivait le président comme la clef de voute du nouveau régime, c’est également lui qui utilisa pour la première foi le terme de « monarque républicain » pour décrire l’élévation particulière du président par la Constitution. C’est une lecture présidentialiste de la Constitution qui aujourd’hui est particulièrement réaffirmé par la pratique et les modifications constitutionnelles.
Cette expression renvoie principalement à trois évolutions de la fonction présidentielle. D'abord, à la personnalisation du président, qui était inexistante sous la IVe république. Cette personnalisation s'appuiera sur la légitimité du chef de l'Etat, et en premier lieu sur celle du Général de Gaulle. De plus, les termes « monarque républicain » évoquent la concentration de nombreux pouvoirs par le président, propres à sa fonction et aussi vis-à-vis de la nation et des autres pouvoirs avec lesquels il cohabite. Enfin, conformément à la tradition monarchiste, le président de la Vème est irresponsable politiquement et juridiquement.
Cependant l’utilisation de ce terme de « monarque » renvoie à un pouvoir autoritaire alors que le terme « républicain » lui renvoie à la république, ce qui en fait des termes à priori incompatibles. L’utilisation de cette expression est donc paradoxale et on peut se demander quels éléments des textes constitutionnels et de la pratique politique permettent d'affirmer qu'au sommet de la république française siège un « président monarque ».
Le véritable tournant de l’hyper