Le président est-il l’homme fort du régime présidentiel américain ?
Depuis 2007, on ne peut que constater les velléités de Nicolas Sarkozy à se rapprocher du modèle présidentiel américain. En effet, le président de la République n’avait-il pas annoncé dans son programme, durant la campagne présidentielle, son désir de placer le chef de l’Etat comme le « premier » homme, comme l’homme fort de l’exécutif.
Cette tentative de mimétisme peut apparaître, dans notre sphère contemporaine où libéralisme, capitalisme et mondialisation prédominent, comme une évidence car le président des Etats-Unis dégage une symbolique certaine, un idéal. C’est l’homme le plus puissant de ce monde, à la tête du pays dont le leadership et l’hégémonie mondiale, tant économique que militaire, agace et fascine à la fois.
Mais, si Barack Obama se distingue comme le « fer-de-lance » de la cohésion mondiale, qu’en est-il vraiment de sa place au sein des institutions « états-uniennes » ?
Le régime présidentiel américain, terme peu utilisé aux USA, vient de l’Histoire en ce qu’il a impressionné un Anglais M. Bagehot face aux pouvoirs exceptionnels joués par Abraham Lincoln. Mais, c’est trompeur. Les pères fondateurs ont ainsi, préféré mettre en application la maxime de Jefferson « Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins », utilisant ainsi la « recette » de Montesquieu (équilibre des organes, neutralisation réciproque, faculté d’empêcher). De fait, il existe donc un réel besoin de négociation et de collaboration entre les pouvoirs, principalement entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. En effet, les détenteurs d’autorités sont indépendants les uns des autres par le mécanisme de spécialisation des pouvoirs (présence d’un exécutif monocéphale…), à l’opposée du régime parlementaire. Une fois élus, les représentants ne peuvent se révoquer, se renverser, se dissoudre. Ils sont contraints de se supporter, c’est un mariage sans divorce. Ajoutons à cela que la chambre