Le pédiatre et les dents des tout petits
Vol. 21 No. 1 2010
Le pédiatre et les dents des tout petits
Kahina Bouferrache, Sabina Pop, Marcelo Abarca, Carlos Madrid Service de stomatologie et de médecine dentaire, Policlinique Médicale Universitaire Lausanne
Introduction
Le pédiatre comme référence en santé buccale?
Les soins dentaires sont le besoin de santé le moins pris en compte chez les enfants1). Plusieurs arguments expliquent ce constat: • Le pronostic vital n’est qu’exceptionnellement mis en jeu. • L’amélioration générale au cours des dernières décennies des indicateurs de santé bucco-dentaire modère l’intérêt pour cette pathologie. Une altération de l’état de santé bucco-dentaire a des conséquences considérables: troubles de la mastication, de l’élocution, du sommeil et de la concentration, de l’esthétique et de l’image de soi … Parfois les conséquences «à distance» sont insidieuses: les enfants à polycaries ont un déficit de 25% ou plus par rapport au poids idéal des enfants de même âge. Ils sont plus petits que les enfants sans caries2). Chez les 5–17 ans américains, la carie fait manquer 1.6 millions de jours d’école par an3). maxillaire Le statut socio-économique (SSE) est un déterminant de la santé buccale4). Les enfants à SSE faible ont 12 fois plus de jours d’absence pour problèmes dentaires que ceux à SSE élevé. Les difficultés d’accès aux soins en sont une des raisons: les enfants à faible SSE vont 2 fois moins aux consultations dentaires que les enfants issus de familles à SSE plus élevé5). Dans un contexte assuranciel où la visite chez le médecin de premier recours est prise en charge et pas celle chez le médecin-dentiste, les familles recourent plus volontiers au pédiatre ou au généraliste qu’au médecin-dentiste: parmi les enfants de 1 à 4 ans, 85% sont au moins allés une fois chez un médecin de premier recours et seulement 20% chez un médecin-dentiste6). Les pédiatres ont donc un rôle dans la promotion de la santé bucco-dentaire. On ne