Le rôle de l'historien est-il de juger ?
Ici, « juger » doit être compris d’abord au sens d’apprécier, estimer, évaluer. La question est alors : L’historien est-il autorisé à formuler des jugements de valeur sur ce qu’il étudie ou sur le monde qui l’entoure ? Or, la mission de l’historien est justement de veiller à l’objectivité de son récit. Mais juger signifie aussi savoir distinguer le vrai du faux. L’historien, dans son travail, doit constamment juger ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas, faire preuve de discernement. Enfin, juger a également le sens de prononcer une sentence, prendre une décision, trancher définitivement. L’historien peut-il décider du sens de l’histoire une fois pour toutes ? L’histoire n’est-il pas un travail qui consiste à remettre en cause continuellement les certitudes acquises dans le passé ?
Les difficultés / pièges à éviter : Ce sujet nous invitait à réfléchir au rôle de l’historien. Il fallait donc éviter de transformer le sujet : l’historien est-il objectif ?
Attention à ne pas comprendre uniquement « jugement » comme un jugement de valeur. Un jugement est aussi un jugement de fait, un constat. Il fallait éviter de se contenter de dénoncer le manque de neutralité de l’historien et s’intéresser à la façon dont l’historien fait l’histoire. Il fallait bien voir qu’une certaine part de subjectivité était constitutive de l’activité de l’historien.
Le plan proposé :
I. L’historien doit faire preuve de jugement lorsqu’il fait l’histoire
II. Mais l’historien est-il toujours juste dans ses jugements ?
III. L’historien doit faire preuve de jugement pour éviter de juger
I. L’historien doit faire preuve de jugement lorsqu’il fait l’histoire
Le jugement de l’historien s’exerce à trois