Le racisme
Au cours de l'histoire, les définitions sociales de la « race » se sont appuyées sur la race en tant que concept biologique. Mais la race, en tant que construction sociale, est largement indépendante des travaux menés sur la classification biologique des êtres humains. Cette autonomie se manifeste pleinement depuis la seconde moitié du XXe siècle[16] où les effets du système de perception raciste perdurent en dépit d'un usage moins fréquent, voire d'un rejet de la pertinence du concept de race par la communauté scientifique.
SYSTEME DE PRECEPTION
Focalisation
Le racisme se fonde sur la focalisation du regard du raciste sur une différence, souvent anatomique. Elle peut être « visible » – la pigmentation de la peau – mais ne l’est pas nécessairement : le regard raciste peut exister sans s’appuyer sur des différences visuelles évidentes. La littérature antisémite a ainsi abondamment cherché, sans succès, à définir les critères qui pourraient permettre de reconnaître visuellement les Juifs et a finalement dû mettre en avant des différences invisibles, imperceptibles pour l'œil humain.
Totalisation
Le racisme associe des caractères physiques à des caractères moraux et culturels. Il constitue un système de perception, une « vision syncrétique où tous ces traits sont organiquement liés et en tout cas indistinguables les uns des autres »[17]. L'identification des traits physiques ou la reconnaissance du signe distinctif (l'étoile juive par exemple) génère