Le renard et le bouc
Ésope dans son titre cite deux animaux qui sont stéréotypés : le renard est par excellence l'être intelligent, le bouc fort mais stupide, et un lieu : le puits symbolise la voie sans issue, l'impasse. Le lecteur est donc assez vite concerné par la problématique, à savoir : comment se sortir d'une situation compliquée ?
Avec le texte de Phèdre, on retrouve les deux mêmes acteurs mais un sous titre renseigne très vite sur la moralité puisqu'elle apparaît tout de suite.
Dans la version médiévale, on ne sait pas grand chose des personnages si ce n'est leurs noms. A cette époque, Renart était un goupil et ce vocabulaire n'est plus d'actualité et Isengrin est non pas un bouc mais un loup. Le lieu reste le même, le puits. Le lecteur peut s'attendre à un récit assez complexe comme l'est la littérature de cette époque.
Et pour finir sur le sujet, La Fontaine semble plus moderne en ne gardant que les deux noms de animaux concernés. Il sera bien écrire la situation des deux personnages face à un problème.
Le discours direct n'a pas la même importance dans ces quatre œuvres. Le personnage du renard ou Renart mène le dialogue. Il prend les décisions et manipule par son raisonnement sa victime.
Chez Ésope, le renard et le seul à s'exprimer, ce qui est un signe de la valorisation de son caractère. Pour prendre un exemple, il interpelle le bouc de façon familière "Mon gaillard" et met en balance sa cervelle et sa barbe au menton. Il rabaisse et humilie son compère.
Phèdre, quant à lui, ne fait exprimer que le renard mais sur un ton plus aimable "cher ami". Le dialogue n'existe pas, l'auteur ne laisse