Le risorgimento et le sentiment national italien
Introduction : * Après avoir connu la gloire de l’empire romain, qui fédérait une grande partie de l’Europe et faisait état d’une Italie unifiée au 2ème siècle avant JC, puis la primauté de l’Italie pontificale dans une Europe catholique au Moyen-âge, l’Italie n’est au 18e siècle qu’une « expression géographique ». En effet la fin de la période féodale et la Renaissance ont vu l’Italie se morceler en plusieurs Etats. * En italien, « risorgimento », qui vient de « risorgere » (resurgir), signifie donc un redressement, une résurrection. Le terme est popularisé fin 18e par le dramaturge Alfieri, qui disait en 1785 : « L’Italie, divisée entre de multiples princes tous très faibles, ne pourra certainement plus marcher longtemps sans se réunir au moins sous deux seuls princes, qui ensuite, par mariage, se réuniront en un seul ». Plus globalement, le Risorgimento désigne la période de l’histoire d’Italie correspondant aux étapes de la réunification de la péninsule. * De la période féodale à la période étudiée, de nombreux arrangements matrimoniaux font basculer les Etats italiens entre France, Espagne et Autriche. * A la fin du XVIIIème siècle, le Nord de l’Italie, notamment la Vénétie et les Duchés de Parme, de Modène et de Toscane, est sous domination autrichienne par la dynastie des Habsbourg, le Piémont-Sardaigne est gouverné par la maison de Savoie, et le Sud est divisé entre les Etats pontificaux et le royaume des Deux-Siciles. * Malgré un étiolement marqué de la péninsule, peut-on parler d’une identité nationale italienne ? Comment le Risorgimento va-t-il s’y prendre pour tenter d’unifier l’Italie ? * Il convient de voir, dans le cadre de nos bornes chronologiques, l’évolution du sentiment national et du Risorgimento en trois étapes, plutôt chronologiques : tout d’abord l’influence des Lumières et de l’occupation de Napoléon, puis le risorgimento romantique qui se traduit par le